Collaborations

Shahinda Lane architecte urbaniste,
LMpolymago,
LM communiquer 2016-2018,
Lola Duval 2016,
Astrom/Zimmer Zürich, 2015

Quelques clients

L’Établissement public d’aménagement Paris-Saclay,
Paris – La Défense, le PROTO204 plateforme de développement collaboratif d’innovations,
CIBEX promoteur et constructeur immobilier, le Campus Condorcet Cité des humanités et des sciences sociales, l’Institut national
de recherches archéologiques préventives (INRAP),
Babel Architecture, les Ateliers
de croissance personnelle de Strasbourg, l’École d’arts appliqués de Lucerne, le Tripode édition,
et d’autres…

Formation

Diplôme national supérieur d’expression plastique en design graphique (Master),
Diplôme national d’arts et techniques
en design graphique
École supérieure d’art et design de Valence
Cursus Narration spéculative
École de recherche graphique (Bruxelles)

Faire le lien

Dans Paris, il y a une rue ;
dans cette rue, il y a une maison ;
dans cette maison,

il y a un escalier ;
dans cet escalier,

il y a une chambre ;
dans cette chambre,

il y a une table ;
sur cette table, il y a un tapis ;
sur ce tapis, il y a une cage ;
dans cette cage, il y a un nid ;
dans ce nid, il y a un œuf ;
dans cet œuf, il y a un oiseau.

L’oiseau renversa l’œuf,
l’œuf renversa le nid,
le nid renversa la cage,
la cage renversa le tapis,
le tapis renversa la table,
la table renversa la chambre,
la chambre renversa l’escalier,
l’escalier renversa la maison,
la maison renversa la rue,
la rue renversa la ville de Paris.

Paul Eluard, « Chanson enfantine
des Deux-Sèvres », Poésie involontaire
et poésie intentionnelle

Il me tient à cœur de raconter des histoires où se croisent temporalités et espaces. Une histoire est un ensemble de fragments. Il peut s’agir d’objets, de personnages, de lieux. Il peut s’agir de mots, d’images et d’expériences existentiels, du quotidien, passés, présents ou à venir. Une histoire, qu’elle soit fictive ou non, est une construction dont les fragments, pour prendre forme, ont besoin de se lier.
Le design graphique tel que je le pratique me serre à fabriquer toutes sortes de liens. Il s’agit avant tout d’un processus.

D’abord, et selon le contexte, je m’imprègne du sujet de recherche, du paysage, de la situation, des gens que je rencontre et des objets qui m’entourent ou que je vais chercher. Je récolte les fragments, aussi divers qu’ils puissent être, je les observe et les analyse. Des intentions et des interprétations apparaissent. C’est souvent là que les bases de la construction s’avèrent profondes et que les liens sont évidents, mais je ne m’en suis pas encore aperçue.

Puis il s’agit d’organiser. Ce n’est pas toujours aussi rigoureux. Tous les fragments sous les yeux, sous les mains vont prendre un sens ou un autre en fonction des combinaisons et des agencements. Une grande question : faut-il que les liens produisent une construction linéaire ou libre ? J’ai un penchant pour la dérive, mais parfois, il ne peut en être question.
Ensuite vient l’expérimentation. La construction est mise à l’épreuve. Elle évolue en fonction de ce qui marche ou pas. L’histoire prend enfin vraiment forme. Tous les supports de transmission sont possibles. Si tout s’est bien passé, il se produit alors le plus important : un nouveau lien que je ne maîtrise plus ou peu apparaît, celui que le lecteur, le visiteur, le passant crée avec l’objet graphique par sa propre interprétation. Comme dans le poème d’Éluard, c’est un retour renversant au début du cycle.

Le design graphique est un outil qui rassemble des fragments pour en faire un discours, pour ouvrir des chemins et tracer des parcours.